Artérite virale équine

Elle est due à un virus, un Equarterivirinae, appartenant à l’ordre des Nidovirales

Pourquoi étudier cette maladie ?

L’artérite virale équine (AVE) est une maladie respiratoire et de l’appareil reproducteur chez les équidés. Il s’agit d’une maladie contagieuse causée par un virus, non transmissible à l’homme. Il existe plusieurs souches de virus, de virulence variable, provoquant des signes cliniques différents chez le cheval.

 

Dans les formes les plus graves, elle peut conduire à des avortements, à la mortalité des foals et le portage à long terme du virus dans l’appareil génital des étalons, faisant alors de l’AVE un problème économique majeur pour les éleveurs et la filière équine. Malgré la commercialisation de vaccins efficaces, la couverture vaccinale reste bien souvent insuffisante comme en atteste les régulières épizooties mondiales dont celle en France en 2021.

Identifier une molécule antivirale active in-vivo chez le cheval contre le virus de l’artérite virale équine

Gabrielle BOUET effectue ses travaux de recherche au sein de l’unité PhEED hébergée dans les locaux de Normandie Équine Vallée à Goustranville.

Gabrielle BOUET poursuit un double objectif :

Dans le cadre de ces travaux de recherche, l’idée poursuivie est qu’une approche thérapeutique associant l’utilisation de molécules antivirales connues serait le complément idéal à la vaccination et réduirait ainsi la dissémination et l’apparition de nouveaux foyers d’AVE.

Ce projet de thèse propose donc une réelle avancée par rapport à l’état actuel.

Commencé en novembre 2020, ce projet a déjà permis, après criblage de 2 chimiothèques de 1 250 molécules totales, d’identifier 30 molécules ayant une activité in vitro efficace contre le virus. Ces données sont très encourageantes, d’autant que ces molécules ont déjà été approuvées pour une utilisation chez l’homme.

 

Les travaux de recherche sont donc actuellement poursuivis afin d’aboutir à un traitement permettant de :

  • Traiter les étalons excréteurs,
  • Limiter la dissémination du virus au sein des structures affectées notamment lors de foyers avec avortements, et de
  • Développer le premier traitement antiviral approuvé pour utilisation chez les équidés.

Que sait-on sur ce virus ?

Le virus de l’Artérite Virale Équine (EAV) (Figure 1) infecte uniquement les équidés. La transmission du virus se fait soit par voie respiratoire soit par voie vénérienne. Ce virus enveloppé est constitué d’une nucléocapside où se trouve le génome composé d’un ARN monocaténaire de polarité positive d’environ 12,7 kb. Un tiers du génome code pour des protéines non structurales (Figure 2).

Les 7 protéines structurales de l’EAV sont : les glycoprotéines GP2, GP3 et GP4 formant un hétérotrimère à la surface de la membrane du virus, la glycoprotéine GP5 formant un hétérodimère avec la protéine de matrice (M), la protéine de l’enveloppe (E) et la nucléoprotéine (N) (Figures 1 et 2).

Après avoir infecté les cellules RK13 (Rabbit Kidney’s 13- Figure 3) dans des conditions in-vitro, le pouvoir lytique de l’EAV peut être observé à l’aide d’un microscope. En effet, une fois les cellules infectées par l’EAV, l’exocytose du virus va entrainer la lyse des cellules puis la destruction du tapis cellulaire et la formation d’agrégats cellulaires (figure 4).