Anémie infectieuse équine

Elle est due à un virus, appartenant à la famille des Retroviridae (même famille que le virus du SIDA).

Pourquoi étudier cette maladie ?

L’anémie infectieuse équine (AIE) n’est pas une maladie contagieuse au sens strict : elle se transmet entre équidés par du sang contaminé uniquement, via l’intermédiaire de piqûres d’insectes (en particulier les taons) ou l’intermédiaire de matériel contaminé (utilisation d’une même aiguille contaminée pour prélever plusieurs chevaux par exemple). Le virus n’est pas transmissible à l’homme.

 

Un cheval contaminé reste porteur du virus dans le sang tout au long de sa vie, et peut ainsi contribuer à la contamination de ses congénères. L’anémie infectieuse est une maladie grave, qui peut entrainer la mort de l’équidé. Il n’existe aucun traitement, ni aucun vaccin.

Caractérisation des interactions virus-cellule hôte du virus de l’anémie infectieuse équine et exploration de nouvelles approches thérapeutiques

Cécile SCHIMMICH effectue ses travaux de recherche au sein de l’unité PhEED hébergée dans les locaux de Normandie Équine Vallée à Goustranville.

Cécile SCHIMMICH poursuit un triple objectif :

Ses travaux de recherche visent à caractériser les interactions cellule-hôte du virus de l’anémie infectieuse équine, à explorer de nouvelles approches thérapeutiques pour combattre cette maladie et à développer des médicaments antiviraux pour combattre cette maladie qui n’a aujourd’hui aucun traitement associé.

Commencé en novembre 2021, ce projet de doctorat est structuré en 3 modules de travail :

  • Etude de l’interactome AIE – hôte cellulaire (approche hybride levure-deux),
  • Développement d’un modèle d’infection AIE, 
  • Développement d’un test de criblage à haut débit pour identifier des molécules actives antivirales contre l’infection AIE.

Que sait-on sur ce virus ?

Source : Cécile SCHIMMICH, 2022, ANSES, Laboratoire de santé animale, Unité PhEED

Photo au microscope optique de cellules de derme équin infectées :

Au grossissement x400 d’un microscope optique, nous observons des cellules du derme équin : des fibroblastes. Le virus de l’anémie infectieuse équine infecte ces cellules in vitro. Nous pouvons vérifier cette infection grâce à des méthodes de détection moléculaire (PCR), mais aucun changement visuel ne peut témoigner de cette infection au microscope optique.

Photo en microscopie à fluorescence de cellules de derme équin infectées  :

La technique d’Immuno-Fluorescence permet d’observer la présence de particules virales dans des cellules infectées à l’aide de la microscopie : dans une cellule du derme équin infectée, le virus est marqué en vert grâce à un anticorps couplé à la GFP, protéine fluorescente verte, le noyau de la cellule en bleu par le marquage DAPI et la tubuline en rouge par le marquage d’une protéine structurale de la cellule. 

Source : Delphine GAUDAIRE, 2017, ANSES, Laboratoire de santé animale, Unité PhEED

Comment se propagent les particules virales ?

L’EIAV est un rétrovirus : il va infecter les cellules de l’hôte, convertir son génome ARN simple brin (grâce à la transcriptase inverse) en un ADN double brin, qui va être intégré au génome de la cellule hôte. À partir de ce mécanisme complexe, des particules virales vont pouvoir être produites et relarguées en dehors de la cellule pour infecter d’autres cellules.