Myocoplasmes et affections respiratoires chez le cheval

Ils sont les plus petits organismes capables de multiplication autonome in vitro

Qu’est-ce qu’un mycoplasme ?

Dénuées de paroi cellulaire, les bactéries du genre Mycoplasma sont considérées comme les plus petits organismes capables de multiplication autonome in vitro. Avec plus de 100 espèces colonisant diverses espèces animales, elles sont responsables de maladies ayant des conséquences économiques et sanitaires majeures dans différentes filières de production.

 

Diverses caractéristiques, dont une croissance fastidieuse in vitro font que, de façon générale, la caractérisation biologique et le diagnostic des mycoplasmes sont en retrait en comparaison d’autres germes bactériens. 

Pourquoi étudier les mycoplasmes ?

Les affections respiratoires constituent la seconde cause de contre-performance chez le cheval. C’est donc un motif de consultation très fréquent pour le vétérinaire équin, que ce soit pour de la toux ou pour un bruit respiratoire à l’effort. 

Chez le cheval, certains mycoplasmes sont décrits comme impliqués dans les affections respiratoires mais les données concernant leur réel pouvoir pathogène sont rares et anciennes. Pourtant, ces bactéries sont détectées dans 20% des échantillons cliniques respiratoires équins en France par PCR.

 

Des données anciennes font état de trois espèces isolées au niveau du tractus respiratoire équin : Mycoplasma equirhinisMycoplasma pulmonis et Mycoplasma felis, sans que leur réel pouvoir pathogène ou rôle dans d’éventuelles contre-performances sportives soient clairement établis. 

Développement d’outils moléculaires pour l’identification des mycoplasmes et détermination de leur profil de résistance aux antibiotiques

Le projet MYCOPAB vise à caractériser en détails les mycoplasmes retrouvés dans la sphère respiratoire équine en conditions pathologiques ou en portage. Ces données de prévalence comparée permettront de préciser les espèces ou les souches potentiellement pathogènes, leurs caractéristiques génétiques ainsi que leurs profils de résistance aux antibiotiques.

« Le but de ce doctorat est de préciser la prévalence et la diversité des espèces mycoplasmiques impliquées dans les troubles respiratoires du cheval et d’analyser leur profil de résistance aux antibiotiques.

A terme, ce projet éclairera la filière équine sur la pertinence de prendre en considération les mycoplasmes dans le diagnostic différentiel des troubles respiratoires équins  ».

  1. Des outils de caractérisation des mycoplasmes équins (détection, culture, isolement, identification et conservation) ont été mis au point sur les 687 échantillons respiratoires collectés à LABÉO en 2020. Les premiers résultats montrent une prédominance de l’espèce M. equirhinis dont la diversité sera caractérisée à la lumière des contextes cliniques des prélèvements.
  2. L’exploration d’une population équine asymptomatique selon les mêmes modalités expérimentales permettra de comparer les prévalences des différentes espèces en conditions pathologiques versus de portage et donc de préciser leur rôle dans les troubles respiratoires observés.
  3. Enfin le profil de résistance des souches isolées et dont la pertinence clinique aura été établie ainsi que les mécanismes moléculaires sous-jacents seront étudiés afin d’orienter le vétérinaire vers un traitement adapté.

Cette vidéo réalisée à l’Institut français du cheval et de l’équitation – Ifce (Jumenterie du Pin) dans le cadre du doctorat de Matthieu Martineau présente le projet MYCOPAB, un projet de recherche inédit qui vise à comprendre l’implication des mycoplasmes dans les affections respiratoires du cheval.